En Europe, nous jetons en moyenne 11 kilos de textile chaque année. Autre chiffre interpellant : nous achetons 60 % de vêtements en plus qu’en 2005 ! Beaucoup de vêtements dorment dans nos armoires. C’est vertigineux.
Pour moi, développer une industrie du textile et de la mode éthique, durable, respectueuse des droits humains et de l’environnement est une priorité. En déposant ce mois de juin une proposition de résolution au Sénat, je propose ainsi 33 recommandations pour notamment soutenir les alternatives au modèle industriel dominant, comme l’économie circulaire et le marché de la seconde main.
Dans ce cadre, et afin de mieux comprendre comment fonctionne le système de revente organisé par Oxfam Magasins du Monde, j’ia rencontré l’équipe du magasin de la rue Edouard Dinot à Ciney qui, comme 32 magasins à Bruxelles et en Wallonie gère la récupération et la valorisation de vêtements de seconde main. Une trentaine de bénévoles s’y relaie pour tenir la boutique du mardi au samedi.
Une habitude zéro-déchet
Parmi toutes les mesures à prendre pour rendre la mode plus durable, miser sur la seconde main est une habitude qui a un très faible impact sur le réchauffement climatique. Tout comme utiliser plus longuement nos vêtements. Tout simplement parce qu’il s’agit de réutiliser ce qui a déjà été déjà produit! “
En Belgique, 59% des personnes font régulièrement un achat d’occasion ; un chiffre supérieur à la moyenne européenne de 40%. Bien que l’achat de seconde main soit de plus en plus populaire, il n’est pas encore totalement ancré dans les gènes des consommateurs belges. On note que 46% parmi eux achètent des vêtements d’occasion plusieurs fois par an, 12% quelques fois par mois et seuls 3% achètent exclusivement des vêtements d’occasion.
Merci à Nicole, Léa, Colette, Christiane et Daniel, d’avoir ouvert les coulisses du magasin et partagé ces quelques réflexions :
Écologique, économique, solidaire et tendance !
S’habiller en seconde main, c’est quadruplement positif :
- Agir pour l’environnement : vous évitez ainsi un gaspillage et ne consommez pas un nouveau vêtement.
- Participer au financement tant des projets de développement au Sud que les actions Nord (un euro sur 5 des ventes) d’Oxfam.
- S’habiller à petit prix
- Trouver des vêtements et des accessoires qui redeviennent tendances !
Améliorer la qualité des dons
La dépôt des vêtements et le tri se font au magasin, sur deux jours de la semaine. Les articles sont triés, étiquetés et mis sur cintre. Mais, seulement 10 à 20% des vêtements apportés en don au magasin seront mis en rayon. C’est pourquoi Oxfam sensibilise régulièrement : les dons doivent être en bon état pour être revendus. Ni tâchés, ni troués, ni délavés, ….
La fast fashion, ennemie de la seconde main
L’industrie textile de la fast fashion a tendance à diminuer sans cesse la qualité des fibres textiles pour en maximiser le profit. Or, c’est essentiel d’améliorer la durabilité des produits, pour rendre la seconde main efficace.
La seconde main, oui mais proche de chez soi
Enfin, il faut prendre conscience que les plateformes en ligne comme Vinted encouragent surtout la surconsommation, ne remettant pas en question le principe même de fast fashion. Sous cette forme-là, la seconde main n’est donc rien d’autre qu’un phénomène de mode, qui reflète de nouveaux comportements de consommation.
Passez donc la porte de leur magasin !