L’actualité nous le rappelle sans cesse, la violence faite aux femmes est une réalité quotidienne !
L’agression subie récemment par Fanny Appes de la part de son ex-conjoint montre que la protection des victimes reste défaillante. Et le nombre des féminicides, loin de se réduire, reste dramatiquement élevé dans notre pays.
Or, les communes et les zones de police sont les premiers maillons d’une prise en charge rapide en cas de violence.
Quelle réponse la société apporte-t-elle ? Aux femmes, peu ou pas grand-chose. La plupart des victimes avaient d’ailleurs déjà porté plainte contre leur meurtrier. Face à l’absence de prise en compte de leur plainte ou la lenteur des procédures, beaucoup renoncent à entamer cette démarche, souvent par crainte de représailles. Quant à ces hommes violents, ils peuvent dormir tranquilles, 70 % de ces plaintes sont classées sans suite.
Aujourd’hui, il est urgent d’envoyer un signal fort pour que la peur change de camp.
Nous, élues, femmes écologistes et féministes, saisirons chaque occasion d’activer les leviers dont nous disposons pour forcer nos gouvernements à respecter leurs engagements, repris entre autres dans la Convention d’Istanbul, sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, que la Belgique a ratifiée il y a déjà 3 ans.
À court terme, nous voulons des mesures de rupture : l’enregistrement systématique de toutes les plaintes, l’intervention immédiate de la police et la fin des classements sans suite des plaintes pour violences conjugales. Car oui, c’est une question de vie ou de mort. À politique inchangée, ce seront 4 femmes de plus qui seront mortes d’ici la fin de l’année, soit dans un peu plus d’un mois. C’est insupportable.
Sur le long terme, la mise en place de la Conférence interministérielle proposée par les ministres Christie Morreale, Bénédicte Linard et la secrétaire d’État Nawal Ben Hamou est un premier pas vers le changement. Nous demandons maintenant que le fédéral rejoigne cette initiative. Bien que les négociations soient encore en cours, nous plaidons dores et déjà pour la mise en place d’un véritable ministère des droits des femmes.
Il est aussi possible d’agir au niveau local ! Le 17 février 2020 nous avons présenté au conseil communal de Ciney une motion qui vise à mettre en place un dispositif permettant de réagir vite et fort à tous les niveaux.
La commune de Braine-l’Alleud a elle aussi déposé une motion visant à proposer des actions concrètes pour contrer la violence faite aux femmes.
En se dotant d’une tel dispositif, les communes comme celle de Ciney pourraient ainsi participer à son niveau à la lutte contre cette forme de violence beaucoup trop répandue. Nous aborderons également cette question au Conseil de la zone de police.