Je retranscris quelques-unes de mes impressions suite à ma rencontre avec Madame Bénédicte Goubau , sage-femme et cheffe du département mère-enfant du CHU Saint Pierre à Bruxelles, que je remercie pour sa disponibilité.
15 décembre 2021

J’ai suivi la route 510A de l’Hôpital St Pierre à Bruxelles.
Et poussé la porte de la maternité. Pendant plus de deux heures, intarissable, précise, concrète, tout en abordant les enjeux généraux de notre système de soins de santé, Bénédicte Goubau  raconte son métier : elle coordonne ici 120 sage-femmes, et au total des différents métiers 190 ETP qui ont accompagné l’an dernier 2800 accouchements.

Son constat sur l’état des soins de santé, et la pénurie de personnel est sans appel : « On est trop tard. Quoi qu’il se passe, nous devrons tenir bon encore plusieurs années. » Tenir ensemble. Car le focus est clairement mis dans ce département sur la complémentarité.
Entre les sage-femmes, qui y tiennent historiquement une place centrale, et les différents spécialistes.
Parce que l’obstétrique, c’est très imprévisible. Faire appel aux ressources des autres si nécessaire. Et s’adapter, tout le temps.

« Les violences obstétricales sont une réalité, dit-elle. Chaque soignant·e peut à un moment être maltraitant, chaque situation peut être vécue difficilement par une femme, sans que nous ne l’ayons détecté.Et, si l’expression ‘violence obstétricale’ est dure, je comprends pourquoi elle l’est. Notre accompagnement doit mettre la patiente au centre. »
Elle détaille les nombreuses mesures mises en place pour garantir au maximum la bientraitance et la bienveillance.
Et j’entends l’énorme travail d’équipe au sein d’un grand hôpital public pour assurer une prise en charge respectueuses de toutes les patientes : celles pour qui tout s’annonce ‘simple’ a priori, mais aussi les femmes en situation de grande pauvreté, ou encore les grossesses à haut risque.

Je sens la recherche de dialogue, d’information éclairée aux patientes, l’évaluation des pratiques. Et la volonté ancrée de rendre aux femmes leur pouvoir. Actrices, en projet, décideuses, conscientes, en confiance, partenaires avec le staff médical.

Nous parlons financement des hôpitaux, formation, partage des données objectives des hôpitaux, critères de qualité et accompagnement ‘one to one’ en salle de naissance : il faut, sans attendre, favoriser au moment de la naissance la présence, en plus du conjoint, la présence d’une personne (sage-femme, kiné, doula, …) pour accompagner la (future) mère tout au long de l’accouchement.

Il y a aussi des histoires difficiles, de douleur, de deuils et, si la conversation est intense, elle est plutôt joyeuse.
C’est vivant.

Avant de partir, je prends en photo le sweat qu’elle a  » reçu à Noël l’an dernier, ‘Keep calm, I’m a midwife’ mais, ajoute t’elle, il y a un ‘and’ en trop. » …
Le petit supplément d’âme peut-être?

Un merci très sincère à Madame Bénédicte Goubau, sage-femme et cheffe du département mère-enfant du CHU Saint Pierre à Bruxelles.

Un témoigne, une réaction, une réflexion ? Je vous lis avec plaisir ! 🙂
Vous pouvez aussi suivre mon travail politique au long cours sur les violences gynécologiques et obstétricales sur les réseaux sociaux.