Avec mes collègues, l’Eurodéputée  Saskia Bricmont et la conseillère communale Rochefortoise Françoise Lebeau, j’ai eu la très grande chance de visiter la chocolaterie Sigoji, installée à Ciney et Rochefort. Cette entreprise couvre toutes les étapes de la production, des fèves de cacao à la vente de pralines. Elle montre qu’il est possible d’allier rentabilité, qualité, et respect des droits humains, sociaux, et environnementaux. Nous plaidons pour que la Belgique et l’UE se montrent plus ambitieuses en matière de responsabilité sociétale des entreprises.

Travail des enfants, bas salaires, déforestation… Le secteur du cacao est connu pour les nombreux problèmes qui se posent lors de la production de la matière première. Cette situation n’est pourtant pas une fatalité, comme en témoigne Sigoji. L’entreprise chocolatière associe confection et vente de pralines en Belgique et production responsable de fèves au Cameroun. Douze personnes travaillent dans la plantation, où elles sont logées avec leurs familles, et reçoivent un salaire permettant d’assurer l’éducation des enfants et un niveau de vie décent.

Sigoji montre qu’il est possible d’allier réussite commerciale et impact sociétal positif. Il est désormais nécessaire de créer un cadre qui impose à toutes les entreprises de respecter les droits humains et l’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Une proposition de Directive sur le devoir de vigilance des entreprises  est actuellement en discussion au niveau européen. Il s’agit d’un combat historique d’Ecolo. Je me félicite de ce premier pas, car l’engagement volontaire des entreprises ne suffit pas. Le texte préparé par la Commission européenne doit toutefois être renforcé et concerner toutes les entreprises, pas uniquement les plus grandes multinationales. La faiblesse de la proposition de la Commission est d’autant plus regrettable que de nombreuses entreprises, dont les PME qui constituent la majorité du tissu économique européen, sont demandeuses d’un cadre législatif plus exigeant. En 2021, 60 entreprises et fédérations ont adressé un courrier au gouvernement belge demandant d’élaborer un cadre juridique national obligeant les entreprises à prendre leurs responsabilités en matière de respect des droits humains et de l’environnement dans leurs filières d’approvisionnement. Le cas de Sigoji est révélateur du fait que les PME sont capables de supporter les obligations additionnelles qui découleraient de la mise en oeuvre de cette nouvelle législation, et même, qu’elles pourraient les tourner en opportunités.

« Le développement d’une activité économique juste, respectueuse des droits humains et de l’environnement, ne doit pas être uniquement le choix de quelques entrepreneuses-précurseuses comme Euphrasie Mbamba. Nous avons besoin d’un cadre juridique qui accélère le changement des pratiques.       

Il s’agit aussi de justice pour les entreprises qui font déjà des efforts : il n’est pas normal qu’elles subissent la concurrence de rivales qui privilégient leurs profits au développement durable. C’est ce que nous constatons sur le terrain en visitant des entreprises responsables comme Sigoji. »

Nous insistons sur le fait que la mise en place d’un devoir de vigilance est urgent, alors que l’Organisation internationale du Travail, estime à plus de 45 millions le nombre de travailleurs forcés à travers le monde. En plus de cela, 160 millions d’enfants sont contraints de travailler à travers le monde, un chiffre qui est reparti à la hausse en 2020 après plusieurs années de baisse.

Découvrez cette entreprise inspirante : https://www.sigoji.com