Avez-vous déjà beaucoup entendu parler des violences gynécologiques et obstétricales (VGO) ?
Non ? Peu ? Ce sujet est aujourd’hui encore relativement confidentiel en Belgique. Mais c’est en train de changer !
Plusieurs facteurs expliquent ce silence qui entourent ce sujet :
- l’aspect intime et relatif à la sexualité de ce type de violence
- la difficulté d’interpréter le vécu et de le décoder dans la relation praticien/patiente
- le fait que, de façon culturelle, si les bébés sont en bonne santé, les mères doivent être en heureuses
- le rapport inégal homme/femme (surtout dans les cas ou le gynécologue est un homme)
Un autre preuve révélatrice du tabou que représentent les VGO dans la société : il n’en existe pas encore de définition officielle.
Cependant l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en décrit une grande partie dans sa Déclaration : « l’appropriation du corps et du processus reproducteur des femmes par les personnes qui travaillent dans le domaine de la santé, appropriation qui se manifeste sous les formes suivantes : traitement déshumanisé, abus d’administration de médicaments, et conversion de processus naturels en processus pathologiques. Ceci entraîne pour les femmes une perte d’autonomie et de capacité à décider en toute liberté de ce qui concerne leur propre corps et sexualité, affectant négativement leur qualité de vie »
Cette déclaration de l’OMS faite en 2014 a d’ailleurs répondu à l’inquiétude croissante des femmes sur l’accouchement. En condamnant ce type de violences, l’OMS a donc affirmé que ce genre de traitement constituait non seulement une violation des droits des femmes à des soins fondés sur le respect, mais aussi une menace pour leurs droits à la vie, à la santé, à l’intégrité physique et à l’absence de discrimination. Retrouvez ici les recommandations de l’OMS à ce sujet !
Heureusement, les femmes ont libéré, petit à petit, leur parole quant à leur corps, leurs droits, leurs choix (et il y a encore du chemin à faire !), dénonçant des mauvais traitements et les violences subis pendant des examens gynécologiques, leur accouchement ou dans le cadre de soins de santé procréative.
Ces violences ont un caractère systémique, elles sont intrinsèquement liées à l’organisation de la prise en charge des accouchements dans les hôpitaux et à une conception sexiste des accouchements.
Il est important de savoir que ces violences peuvent avoir des conséquences graves,encore sous-estimées :
- des séquelles physiques
- impact sur la confiance des patientes en elle-même et sur le corps médical
- impact sur la santé sexuelle et reproductive
- augmentation du risque de dépression post-partum
- stress post-traumatiques
- risque des dégradations des relations mère-enfant
Les violences obstétricales et gynécologiques constituent une violation des droits des femmes à disposer de soins fondés sur le respect et représentent une menace pour leurs droits à la vie, à la santé, à l’intégrité physique et à l’absence de discrimination.
Ces violences sont l’héritage et l’incarnation, dans un secteur particulier, des inégalités structurelles subies par les femmes, de la discrimination et du patriarcat. Pour Ecolo il est capital que ce débat se retrouve dans la sphère politique. Car comme le dis si bien Marie hélène Lahaye (auteur du blog : féministe, juriste, blogueuse et lanceuse d’alterne (je vous parlerai de ces supers blogs et livres plus tard! 😉 stay tuned !) : “l’accouchement c’est politique !”
Je recherche actuellement (nous sommes en avril 2021, bonjour aux lectrices du futur 😉 ), dans le cadre de mon travail politique, des personnes (patientes ou soignant·e·s) qui accepteraient de témoigner au sujet des violences gynécologiques et obstétricales (en lien avec la période covid ou non) dans le cadre de mon travail politique. Contactez-moi ! Et faites passer le mot ! 🙂
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