Elles témoignent !

Retrouvez sur cette page les courageux témoignages du vécu de femmes dénonçant les violences gynécologiques et obstétriciales en Belgique.

Mélanie

Il y a 11 ans,  lors de l’accouchement de mon fils, les infirmières m’ont installée dans une chambre, aucune personne ne m’a demandé comment je me sentais,  j’ai reçu directement une volée d’ocytocines alors que le travail était à peine commencé. Mon fils n’a pas eu le temps de descendre correctement : ça s’est terminé par une césarienne. J’ai écrit à l’hôpital quelques années plus tard, avant la naissance de ma fille. Le gynécologue a été écouté par le service qui s’occupe des plaintes et a présenté ses excuses.

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Plus récemment, l’enlèvement de mon stérilet chez mon gynécologue (un autre) s’est très mal passé.

Il avait 45min de retard parce qu’il était occupé par des corps de métier qui venaient rénover sa maison. Il s’est dépêché de vite enlever mon stérilet mais celui-ci c’était enfoncé dans ma chair. Il a tiré très fort, déchirant la chair. J’ai eu vraiment très mal. Il m’a demandé pourquoi je n’avais pas pris un anti douleur avant de venir. Il était assez énervé d’être en retard. Il m’a fallu plusieurs semaines pour m’en remettre. (…)


Quand j’y suis retournée l’année suivante, je lui ai fait part de mon ressenti, il m’a présenté ses excuses. Il avait l’air sincère. J’ai choisi de ne plus retourner chez lui et de ne choisir que des femmes médecins à l’avenir.

Aurélie

J’ai vécu une épisio non annoncée en 2015. Je ne savais même pas ce que c’était. Je m’en suis rendue compte quand elles m’ont recousue… à vif.

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Sur le moment je me suis pas posé de questions. J’ai demandé pourquoi on me recousait et c’est là qu’on m’a dit qu’on avait coupé.

Malheureusement mon expérience personnelle n’est pas l’exemple le plus violent que j’ai entendu. Mais cela reste un cas d’acte médical pratiqué sans le consentement de la patiente.. et ils auraient très bien pu aussi m’anesthésier localement avant, mais il ne l’ont pas fait.

Autre moment marquant pour moi durant mon accouchement : au moment de pousser, on attendait la gynécologue, un peu en retard. C’était un moment très très puissant pour nous, très intense et intime. Et les sages-femmes qui étaient autour de mon bassin, prêtes pour les poussées, ont commencé à parler… voiture en panne et garage. Ça paraît bête mais ça nous a un peu gâché la magie du moment. On aurait dit qu’elles étaient autour d’une machine à café, quand on vivait le moment le plus fort de nos vies.

Après cette première expérience d’accouchement, pour mais deux autres enfants, j’ai tout négocié ! J’ai pu avoir une voie d’entrée mobile plutôt qu’une perf (tellement plus confortable !) et négocier de temporiser les doses d’ocytocine.

Johanne

Pour mon premier enfant, j’ai subi une épisiotomie et une révision utérine manuelle par tous les soignants, persuadés que j’étais anesthésiée localement. Mais moi, je me souviens encore aujourd’hui de la douleur que j’ai ressenti.

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 Je n’ai pas été écoutée. 

J’ai appelé ma généraliste en état de choc le lendemain parce que j’avais des flash (comme des cauchemars) qui m’empêchaient de  m’endormir.

Comme tout ça est arrivé en même temps que beaucoup de bonheur, j’ai mis du temps à comprendre la violence de ce moment. En fait, je crois que j’ai été traumatisée !

Anne-Catherine

Une conception difficile en passant par la PMA… pas trop te plaindre : tu as la « chance » d‘être dans le circuit et non dans la longue file d’attente. Tu serres les dents. Echographie vaginale tous les deux jours … évidemment avec des gynécologues différents à chaque fois. Un rendez vous de 8 minutes … tu as donc plutôt intérêt à ne pas te poser trop de questions … Changement de traitement ? On se renseignera plus tard. Pudeur ? Intimité?  il vaut mieux oublier ce que ça veut dire.

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Il reste encore 15 femmes dans la salle d attente, ça doit aller très très vite ! Il vaut mieux choisir des vêtements qui sont faciles à enfiler. Ce passage en Pma, pour les deux enfants a été une sensation de dons à la science de mon corps pour une durée déterminée …

La ponction d ovocyte : il faut s en réjouir ! Youhou ! C’est preuve que toute la stimulation à marché, je suis donc ravie d’aller me faire endormir pour qu’on triture dans mes ovaires avec de nouveau un gynécologue que je ne connais pas. Mais l intervention est minuté, je n ai pas le temps de poser de questions, pas le temps de faire connaissance :  je suis un dossier.

Aucune discussion ni avec le gynécologue, ni les infirmières, personne ne me demande comment c’est passé mes surstimulations, si je suis tressée ou non. Il ne faut pas trop débattre car le rendez-vous ne doit pas dépasser 8 minutes !

J’ai presque envie de m’excuser de les mettre en retard. Surtout que je dois garder le sourire ! Je suis tellement chanceuse ! Dernière étape : l’injection : 5 minute top chrono !  Un gynécologue inconnu qui vient m injecter mon petit embryon avec un long fil de plusieurs dizaines de cm… poser des questions? Faire connaissance? Émotion ? Non rendez-vous vous doit durer 5 min !

Je me rhabille donc seule dans une cabine, il paraît que physiologiquement je suis enceinte. Bonne nouvelle ? Mais j’ai tellement de question : enceinte jusque quand ? Il va s accrocher ?

Une longue attente commence … un suivi ? Non non … mange ton stress tu as la chance d être enceinte, c’est tout.

Quelques semaines plus tard : prise de sang ! C’est positif : bonheur ! On prend rendez-vous pour une première échographie pour confirmer.

Le jour de l’échographie : une gynécologue différente. Problème ! Il n y a pas de battement de cœur … l infirmière c était trompé dans les calculs, il fallait attendre une semaine de plus . Du stress ? Tu as la chance d avoir un embryon dans le ventre alors que les 15 autres de la salle d attente sont en galère.

Jour de l’accouchement :

Accouchement en pleine pandémie !

Mes échographies se déroulent seules. Je prends la décision de faire un accouchement chez moi pour que mon mari soit avec moi accompagné d’une sage femme.

Contexte sociétal me stresse un peu, ma tension monte mes examens sont moyens. Mais tant pis je décide quand même de faire l’accouchement chez moi.

La date du terme arrive et … rien. Même après 15 jours rien ne se passe. il faut provoquer l’accouchement. Sauf que les décisions politiques empêchement ma sage femme d’entrer chez moi. On me refile donc 3 inconnues, je suis en colère et mon travail n’avance pas.

Je vais donc là l’hôpital, on ignore complètement la volonté de rester chez moi, et là dans ma chambre c’est le défilé. Des inconnus entrent et sortent, c’est vrai qu’après avoir vu 30 gynécologues différents je suis plus à 3 sages femmes et quelques étudiants près. Je refuse la péridurale on insiste mais je résiste. Je finis par accoucher sans problème mais dans une position que l’on m’a imposée et sans tout le côté naturel que j’avais souhaité. De plus un accouchement sans péridurale c’est exceptionnel on appelle donc tous les étudiants du service à venir regarder.

 L’accouchement finis par se passer, je suis heureuse et développe un lien très fort avec ma fille, vu qu’aucune visite n’est autorisée. Mais une impression d’intimité volée et de non écoute reste dans ma mémoire

 

Maïté

Lenoa est née le 06 juillet 2010 après 28h de douleurs et de souffrances pour moi….c’est finalement un sage femme qui a alerté ma gynécologue que ma fille était en souffrance fœtale absolue et qu’ils ont décidé de faire une cesarienne… j’étais tellement fatiguée et traumatisée je n’ai rien compris et que je n’ai rien vu et rien consenti.

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Quand j’attendais pendant les contractions, une dame hurlait dans la chambre à côté, quand j’ai dit : « allez la voir je vais bien….elle n’a pas l’air d aller bien… », on m’a répondu « ne vous tracassez pas c’est une noire, elles crient toujours beaucoup « …. j’ai été horrifiée par cette réponse raciste….

Mon accouchement dure très longtemps, une sage ferme alerte le gynécologue pour lui dire que ma fille est en détresse fœtale et qu »il faut une césarienne.
j’étais tellement fatiguée et traumatisée je n’ai rien compris et que je n’ai rien vu et rien consenti.

Quand, enfin, j’ai eu ma fille dans les bras, j ai été prise de tremblements incessants pendant plusieurs heures… j’ai demandé à ce qu’on la remette dans son petit lit j’avais peur de lui faire mal. Tout a très mal commencé, je n’ai pas réussi à allaiter alors que c’est ce que j’avais choisi… et lenoa est une jeune fille très très anxieuse, c’est peut être poussé un peu loin mais je me demande dans quelles mesures les conséquences de cette naissance traumatisante ont des répercussions sur qui elle est aujourd’hui.

 

Bénédicte

Dans ces conditions, je n’ai pas pu accueillir mon enfant comme je l’aurais souhaité, comme je l’avais fait pour ses soeurs. J’ai vécu la mise au sein comme une corvée et non pas une connexion avec mon bébé. J’étais très triste de ces premiers instants.

 

1er accouchement

suture réalisée par la stagiaire sans mon consentement après déchirure : Elle s’est mise à paniquer disant à sa référente qu’elle la stressait. Elle a recommencé ayant raté sa première intervention. Je suis restée traumatisée par cette situation de longs mois après mon accouchement avec des douleurs au périnée m’interrogeant sur le lien avec cet acte. J’aurais aimé qu’on me demande mon consentement et que la référente de stage prenne la relève lorsque la stagiaire a raté sa suture. J’étais dans un état second à et j’ai regretté de ne pas avoir réagi.    

2eme accouchement

Quelques semaines avant mon accouchement au moment du  suivi de grossesse, la gynécologue m’a fait un décollement de membranes sans demande de consentement. Elle m’a informée après avoir agi m’expliquant que c’était pour m’aider. J’aurais aimé qu’elle m’explique en quoi consistait cette pratique avant de la faire et qu’elle me demande mon consentement. Je me suis sentie perturbée pendant plusieurs  jours après cet acte, j’avais des saignements et j’avais peur d’accoucher. Je n’osais plus rien faire et je culpabilisais de bousculer mon bébé que je voulais laisser arriver à sa guise. Finalement le décollement n’a pas eu d’effet.

Mépris des besoins et non écoute

eccouchement pendant le confinement . J’ai subi des pressions de la part de la sage femme qui voulait m’imposer l’intervention d’un stagiaire , Elle voulait qu’il puisse réaliser les touchers en doublon après elle alors que je lui indiqué avoir mal. Je lui ai dit que je     n’étais pas d’accord et que je n’en voyais pas l’intérêt. Elle s’est agacée et m’a fait comprendre que j’exagérais. Le stagiaire était mal à l’aise et insistait pour ne pas     intervenir sans mon consentement. J’étais seule car mon mari ne pouvait pas être présent durant le travail. J’étais en colère d’avoir à me justifier.    

Absence de prise en compte de mon ressenti

 La péridurale n’a pas fonctionné , je suis restée seule face à la douleur.J’ai accouché avec un masque et je me suis à plusieurs reprises fait reprendre car il était« mal mis »Je sentais le bébé arriver mais la sage femme me disait que ce n’était pas possible car il était « haut » et « qu’il y en avait encore pour au moins 1heure de travail ». Elle est finalement allée chercher les médecins et l’anesthésiste , j’étais en fait dilatée à 9 et le bébé arrivait réellement . Mon mari à pu accueillir in extremis son fils grâce à mon texto de dernière minute. 2h après mon accouchement , on m’a sondée et retiré mes perfusions. Mais comme je perdais du sang, le médecin a été appelé et il a estimé qu’une révision utérine était nécessaire. Quand on m’a remis le cathéter, je pleurais, j’étais à bout. Le médecin m’a dit « mais Madame pourquoi vous pleurez ? » me demandant d’arrêter. J’étais en détresse et en colère. Je suis parvenue à lui dire que ses propos me blessaient. Il a d’ailleurs changé son comportement.

J’aurais aimé que le personnel fasse preuve de plus d’empathie, qu’une relation de confiance s’instaure. J’aurais aimé qu’on m’explique en quoi consistait la révision utérine car j’ai été traumatisée par cet acte, et mon mari aussi. Heureusement qu’une infirmière me tenait la main, c’est la seule personne qui m’a réellement aidé durant cet accouchement que mon mari qualifie encore de « boucherie ». Juste après cette intervention, une auxiliaire de puériculture est rentrée dans la salle et m’a demandé « si c’était mon premier bébé ? », quand je lui ai répondu que « non» elle a eu cette remarque déplacée « Ah bon ben on ne dirait pas que vous en avait eu d’autres ». J’étais au bout du rouleau, cette phrase m’a achevée, j’y pense encore avec colère et indignation! J’ai regretté de ne pas lui avoir répondu.

 

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