Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, émergent peu à peu la conscience et la connaissance autour des violences gynécologiques et obstétricales.  Partant de ce constat, avec mes collègues sénatrices Ecolo-Groen Hélène Ryckmans et Celia Groothedde, nous avons déposé une demande d‘établissement d’un rapport d’informations concernant le droit à l’autodétermination corporelle et la lutte contre les violences obstétricales et gynécologiques.

L’objectif? Ouvrir le débat et analyser la situation en Belgique pour aboutir sur des recommandations afin de  promouvoir une culture de bienveillance gynécologique et obstétricale.
Les violences gynécologiques et obstétricales peuvent prendre plusieurs formes, et être subies à tous les moments de la vie sexuelle des femmes. Il peut s’agir de gestes, de paroles, d’actes qui viennent porter atteinte à l’intégrité des patientes, qu’il s’agisse du choix d’une méthode de contraception, d’examens brutaux, d’interventions imposées comme les épisiotomies, ou le fait de ne pas pouvoir choisir comment accoucher. Mais il s’agit aussi de remarques condescendantes et dures, culpabilisantes ou déplacées.
La constante est que ces femmes ne sont pas respectées et perdent alors le contrôle de leur propre corps, ce qui fait parfois de la grossesse et de l’accouchement par exemple, une expérience traumatisante. Des recherches américaines ont montré qu’une mère sur trois présente des symptômes post-traumatiques après un accouchement.

Le travail de concertation avec les associations de terrain, l’écoute des témoignages recueillis, des mouvements comme #payetonuterus, #monpostpartum, #genoeggezwegen ou encore #metoo ont soulevé d’innombrables questions auxquelles une réponse est nécessaire pour garantir le droit à l’intégrité physique et le droit à l’autodétermination de son corps, pour toutes les femmes. Des signaux d’alarme qui ont été entendus par les trois sénatrices, investies dans la lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales depuis plusieurs mois pour faire respecter les droits des femmes. Aujourd’hui, les trois sénatrices mettent donc le sujet des violence gynécologiques et obstétricales à l’ordre du jour des travaux du Sénat.

Cette démarche est aussi essentielle pour respecter davantage le personnel soignant. Celui-ci peut parfois percevoir de l’ingratitude dans les témoignages émouvants et la présentation des conséquences dramatiques. Cependant, il pourrait lui aussi être considéré comme une victime ou comme l’instrument involontaire de certains processus qui encouragent intrinsèquement les violences gynécologiques.

Si nous pouvons enquêter sur la question, formuler des recommandations et aboutir à un rapport à l’intention du monde politique et médical, nous aurons fait un pas dans le bon sens. Il s’agit du droit à l’autodétermination et au libre choix des femmes. Petit à petit, nous changerons la façon de voir les droits des femmes.

Retrouvez ici notre demande de rapport d’information : https://www.senate.be/www/webdriver?MItabObj=pdf&MIcolObj=pdf&MInamObj=pdfid&MItypeObj=application/pdf&MIvalObj=117440853